lundi 7 avril 2014

140121 Aventure au rocher d'or (Yangoon - Kyaiktiyo)

Ce matin, pas le temps de flâner dans les rues de Yangoon! Notre chauffeur nous attend pour nous emmener au pied de la montagne au sommet de laquelle trône le mythique Rocher d'or...

Les photos et le parcours géolocalisé en cliquant sur la carte ci-dessous...





Il faut un certain temps pour s'extraire de la ville et de sa circulation congestionnée. Ensuite, le trajet se fait nettement plus monotone à mesure que l'on traverse une vaste plaine parsemée de quelques villes et villages. Heureusement, notre chauffeur roule plutôt vite. Malheureusement, il a tendance à appuyer un peu trop sur le klaxon… Nous avions bien compris qu'il est d'usage d'avertir les véhicules que l'on dépasse, surtout les deux-roues, mais à raison d'au moins sept coups de klaxon à chaque fois, ça devient vite assez pénible! La route longe souvent la voie ferrée que nous allons traverser à plusieurs reprises.



Nous arrivons en début d'après-midi à notre hôtel, situé à deux minutes en taxi de la station de départ des camions qui rejoignent le Rocher d'Or. Quelques minutes de repos, et nous voici en route pour ce haut lieu de pèlerinage.


La station de départ est constituée d'un grand hangar dans lequel viennent se parquer des camions au pont modifié pour accueillir plusieurs rangées de sièges où s'entassent les visiteurs, à raison de 6 personnes par rangée, le sac prend place à nos pieds. C'est le seul moyen d'accéder au Rocher d'or pour ceux qui ne veulent pas effectuer la montée à pied! 2500 kyats sur les sièges arrières, 3000 pour les quelques personnes qui peuvent monter dans la cabine. A noter que l'assurance vie est incluse dans le prix.


Dès qu'il est plein (et bien plein!), notre camion attaque la montée. Notre chauffeur de taxi prendra un autre véhicule car il veut aussi faire le pèlerinage. Il nous rappelle que le dernier camion descend à 18h et qu'il nous attendra à l'arrivée pour nous ramener à l'hôtel à 2 minutes de la en voiture…


Le parcours est à la fois amusant et impressionnant. La route tourne beaucoup, prend des contours serrés, monte de façon abrupte pour mieux redescendre ensuite! On pourrait avoir l'impression à qui monte le plus vite, c'est parfois un sentiment pas agréable. Le trajet n'est en soi pas si long, mais il faut entre 45 minutes et une heure pour en venir à bout lorsque l'on compte les nombreux arrêts, soit pour croiser des camions qui redescendent, soit pour que les gens puissent faire des offrandes.


Peu avant l'arrivée, la vue se dégage sur la crête sur laquelle le Rocher se tient en équilibre. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y a pas qu'un rocher, mais bien tout un village construit tout là-haut!


Nous atteignons la station d'arrivée, qui se situe à environ 10 minutes à pied du Rocher. Après avoir payé l'entrée "spéciale touristes" de 6000K, nous cheminons sur la crête, entre petits restaurants et nombreux magasins.


Peu avant d'atteindre l'esplanade bordant le Rocher, il faut comme d'habitude vérifier que sa tenue est décente (apparemment les femmes ne peuvent même pas entrer sur le site en pantalon!) et se déchausser.


A l'arrivée, l'impression est particulière. Plus que le Rocher, ce que l'on voit d'abord est l'immense place qui occupe le sommet de la montagne, avec de très nombreux bâtiments tout autour, hôtels, magasins, restaurants, etc. Comme très souvent au Myanmar, le sacré et le commerce se côtoient... Le monument en lui-même se trouve un peu en contrebas, il serait presque facile de passer à côté!


Le Rocher est posé en équilibre à l'extrémité d'une petite barre rocheuse. On dit qu'il tient bon grâce au cheveu de Bouddha que contient le stupa! Un cheminement permet d'en faire le tour. Il y a même un petit pont jeté au-dessus du vide qui permet d'aller déposer des feuilles d'or à même la pierre. Comme dans certains autres sanctuaires, cela n'est permis qu'aux hommes; il y a également d'autres lieux ici qui sont expressément interdits aux femmes...


Le soleil tape fort, mais à cette altitude, il ne fait pas excessivement chaud, en partie à cause du petit vent frais soufflant sur la crête et faisant s'envoler les petits rectangles de papier qui renfermaient les feuilles d'or apportées par les fidèles.

Dévotion autour du Rocher, marché un peu plus loin, familles en plein pique-nique, enfants qui jouent sur la place, cet endroit est un surprenant mélange de tout ce qui fait ce pays. C'est en tout cas un lieu de pèlerinage bien fréquenté! Nous croisons notre chauffeur de taxi, qui nous rappelle que la dernière descente en camion a lieu à 18h. Pas de chance, c'est juste l'heure où la lumière est la plus belle!


Après avoir longtemps tourné autour du Rocher et admiré les gens qui viennent s'y recueillir et faire des offrandes, nous explorons le sommet de la colline. De l'autre côté de l'esplanade, un escalier descend le long de la crête entre deux rangées de maisons. Tout le long, des marchands ambulants et des boutiques. Nous achetons quelques petites choses à grignoter, excellentes (comme nous l'apprendrons plus tard, nous avons apparemment choisi le mauvais côté de la rue pour acheter à manger : celui où la nourriture n'est pas recommandée pour les estomacs fragiles des touristes! Nous n'avons pourtant connu aucun souci de ce côté-là, ouf!).


Plus bas, avant que le chemin ne remonte sur un autre sommet de la colline, nous traversons une allée plate d'où proviennent des paroles scandées que nous prenons tout d'abord pour des prières.
Pas du tout!  Il s'agit tout simplement d'une zone où sont installés en enfilade une dizaine de restaurants,  visiblement tous identiques - ou presque. Devant chacun d'eux, une jeune fille interpelle les passants pour les inciter à choisir son restaurant. C'est donc à chaque fois la même litanie prononcée par autant de jeunes filles simultanément! Très drôle à observer! Il y a un peu plus de 10 ans, cette zone étaient faite d'échoppes en bois, tout à brulé. Depuis, ils ont reconstruit cet ensemble pas très esthétique, mais qui a l'avantage de proposer une surface commerciale au rez, et une zone habitable à l'étage.


Après nous être éloignés quelque peu pour découvrir un autre point de vue, nous revenons en direction du Rocher d'or pour profiter du coucher de soleil.



Il y a plus de monde que jamais, des moines qui posent entre eux, que des touristes encore présents en profitent aussi pour les prendre en photo, ils se prêtent volontiers au jeu...

Notre mascotte Lilly n'est pas en reste…



Très belles lueurs du couchant! Devant le nombre de touristes encore présents, nous ne nous inquiétons pas trop pour le camion du retour : le temps que tous embarquent, ce sera bien plus de 18h. Nous profitons donc de l'ambiance encore quelques instants...



… et arrivons à la gare routière à 18h20. Mais là, plus aucun touriste, et surtout plus aucun camion! Finalement, les transports ont été très ponctuels, et nous pas du tout! Solution possible : descendre à pied, 3 heures de randonnée dans la nuit. Inutile de dire que ce n'est pas une vraie option. Après avoir attendu une bonne heure que peut-être arrive un véhicule qui pourrait nous ramener, nous nous faisons raccompagner par quelques courtois Birmans nous indiquant une adresse pour la nuit. Très simple et rustique, mais suffisant pour être au chaud. Et dire que nous payons aussi une chambre au pied de la montagne! Elle restera bien vide cette nuit…. Heureusement, nous avons pu téléphoner à la réception pour avertir de notre absence...


Après nous être installés dans la chambre, nous partons vers la zone des restaurants, accompagné par le gérant de notre hôtel. Nous évitons ainsi de nous faire harponner par toutes les jeunes filles des restaurants car notre guide pour la soirée en choisit un sans hésitation, celui où il vient toujours. Très bon souper, comme toujours. A la fin du repas, un groupe de moines posent en souriant devant notre objectif… ils souhaitent ensuite que je pose aussi avec eux, à leur tour de nous mitrailler via des smartphones des plus modernes.


Comme nous sommes libres de toute contrainte liée aux transports, nous pouvons profiter de l'ambiance nocturne. Les gens se pressent dans les maisons de thé ou dans les quelques lieux qui accueillent des pèlerins gratuitement pour la nuit.


Et même dans un cyber café, où les moines passent volontiers un peu de temps…


De nombreuses échoppes se trouvent dans cette ville de pèlerinage, faut bien pouvoir nourrir tout ce monde venus de tous horizons, surtout des birmans.

Un des dortoirs, à même le sol en ciment, ces pèlerins ont pris avec eux couvertures et nattes. Une petite contribution est souhaitées, mais pour ceux qui n'ont pas d'argent, ils font des offrandes pour pouvoir y dormir à l'abri.


Nous terminons près du Rocher. Le vent s'est levé, mais il ne décourage pas les fidèles qui continuent à prier dans le froid. Certains vont même dormir sur l'esplanade à proximité, protégés par quelques couvertures. Le sol est froid, nos pieds pas habitués en pâtissent. Quant à nous, nous goûterons au confort sans chichi de notre petite chambre humide, en attendant de découvrir le Rocher d'or au lever du soleil.


2 commentaires:

  1. Si les feuilles d'or volent avec la petite brise... où vont-elles? Les femmes sont donc souvent discriminées? Et l'aventure continue grâce au taxi loupé. HP R

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    1. Les feuilles d'or restent bien collées au Rocher, ce sont les petits papiers qui les contenaient qui s'envolent..... dans la nature en contrebas! Dans la partie située à l'opposé du Rocher, on peut également voir tous les détritus que les gens jettent dans la nature depuis l'esplanade. C'est clairement l'envers du décor, mais il faut dire que les infrastructures pour récupérer les déchets ne sont pas forcément présentes, et que les mentalités mettent du temps à changer! C'est toujours assez surprenant pour les Occidentaux, habitués à une gestion des déchets plus efficace! F

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