dimanche 9 février 2014

140118 A la recherche de la dent de Bouddha...

Pour aujourd'hui, l'idée est d'explorer la zone sud de Mrauk U, aux alentours du lac Laksaykan, avec pour point d'orgue la pagode Kyaung Bandoola, qui renferme l'une des nombreuses répliques de dents de Bouddha ainsi qu'une statue à l'histoire particulière...

Ci-dessous, la carte avec le parcours et les photos géolocalisées.







La zone sud se situe non loin de notre hôtel, ce qui nous évite un trop long déplacement sur la route particulièrement défoncée. Mais parfois, les chemins les plus courts sont ceux qui nécessitent le plus de temps...

La rue pour rejoindre le Princess Mrauk-Oo

Un petit birman au sourire généreux

A peine avons-nous rejoint l'artère principale et quelques photos plus tard que nous sommes interpellés par un homme au bord de la route. Il nous invite à le suivre; peut-être est-ce un raccourci pour rejoindre la zone des temples? Il nous assure en tout cas que le sentier sur lequel il s'engage mène à un temple.

Famille Birmane dans la cour de sa maison

Ce monsieur tient à nous montrer sa maison, sa femme et ses deux adorables petites filles. Son habitation est particulièrement sommaire, mais il est en train d'en reconstruire une à côté. Comme nous avons sorti notre matériel de photo et d'impression pour partager cet instant unique, il en profite pour nous demander de faire quelques photos dans les maisons voisines, où habite notamment sa belle-famille. Tous se préparent avec soin pour la photo, et comme toujours sont fiers de partager le résultat!

Famille Birmane dans la cour de sa maison

Famille Birmane dans la cour de sa maison

Famille Birmane sous le porche de sa maison

Notre guide improvisé nous emmène ensuite sur un sentier qui s'enfonce dans la forêt, jusqu'à un joli monastère caché dans la végétation, au bord d'un petit plan d'eau. Quelques moines aux fenêtres, des gamins et moines novices qui jouent au foot un peu plus loin, une ambiance paisible...




Nous escaladons tous les trois une petite colline pour rejoindre les temples qui s'y trouvent. Le tout à pieds nus sur les chemins en terre et les cailloux. Notre guide y parvient sans problème, mais pour nos pieds occidentaux plus vraiment habitués au contact direct avec le sol, c'est un peu plus douloureux, mais reste supportable à condition de ne pas avancer trop vite! Le guide improvisé en rigole.


Au retour, le guide veut nous faire rencontrer une personne importante, celui qui lui a appris l'anglais, nous faisons la connaissance du professeur d'anglais du monastère, tout heureux d'échanger quelques mots avec nous et de nous raconter quelques histoires à propos de son pays et des différentes ethnies qui le composent avec photos plastifiées à l'appui. Il va même jusqu'à ordonner à trois gamins de nous montrer le chemin jusqu'au lac.


Et c'est reparti pour une petite marche qui nous fait passer de l'autre côté de la colline, avec les chaussures cette fois. Nous n'avons même pas besoin de pousser nos vélos, les gamins s'en chargent très volontiers, ravis de pouvoir enfourcher un vélo de ce genre, avec suspensions avant, et avec le sourire. Quelle générosité chez ce peuple! Le lac est très propre, personne ne se baigne dedans, ni fait sa lessive, c'est un plan d'eau protégé.




Au bord du lac, une statue de Bouddha trône à l'abri d'un petit pavillon également agrémenté des figures représentant les jours de la semaine, le tigre, l'éléphant, etc. Plus loin, un stupa se dresse sur une colline, probablement à côté du temple que nous voulions voir aujourd'hui et sa fameuse relique. 


En chemin, nous traversons un village où se déroule une scène touchante. Un homme est assis par terre, entouré d'enfants qui lui ont amené des bouteilles de verre, de plastique et des cannettes en alu. Nous n'en sommes pas certains, mais cela ressemble à un système de consigne : en échange des récipients rapportées, l'homme sculpte avec dextérité et en un temps record des petites figurines en pâte à modeler, qu'il plante sur une pique en bois. Et les enfants de repartir tout contents, qui avec un fleur, qui avec un animal! Nous lui imprimeront la photo ci-dessous.

Recyclage du PET, verre et alu en birmanie

Au kiosque, juste à côté, on nous observe avec curiosité, encore plus lorsque nous commençons à imprimer quelques photos des enfants et du sculpteur. Puis de la tenancière du kiosque et de sa fille, et même d'une voisine qui nous a demandé à pouvoir poser avec son bébé.


Entre temps, les trois gamins qui nous accompagnaient ont dû rentrer, mais ils ont laissé nos vélos à proximité. Nous atteignons le sommet de la colline, mais ne trouvons pas encore le temple que nous cherchions. Peu importe, il y a toujours de quoi voir, et nous ne sommes pas pressés. En partant, nous laissons quelques billets pour le financement du monastère et de l'école, avant de faire une petite pause en dégustant quelques galettes frites au maïs et aux crevettes, tout se mange... Nous voyons une bouteille d'huile sur la table, avec la mention 20W 50, une huile de moteur, est-ce l'huile utilisée pour cuire les galettes? Nous n'en sommes pas tombés malade.


Galette de crevette au Myanmar


Nous poursuivons notre chemin sur les routes et visitons quelques monastères et temples qui occupent les hauteurs.


Nous finissons par trouver le temple que nous cherchions depuis le début de la journée, bien ancré au sommet d'une colline que l'on rejoint par un long escalier couvert. A l'entrée, un jeune nous propose de nous guider à l'intérieur. Excellente idée, d'autant qu'il ne nous emmène pas directement vers la statue de Bouddha, mais dans une petite salle où sont gardées quelques précieuses reliques : l'une des dents de Bouddha et plusieurs objets dont une sorte de socle métallique finement sculpté sur lequel reposent cinq minuscules bouddhas que l'on peut observer grâce à une loupe! Nous faisons une photo de ces statuettes en gros plan et la montrons aux gardiens, surpris de la qualité, c'est le moment de la leur offrir format papier.

kyaung Sanda Muni Phara Gri relique dent de bouddha et mini bouddha sculpté

Les gardiens sont intéressés d'avoir une belle photo papier de ces reliques, même s'ils en possèdent déjà. Grâce à un tissu orangé qui sert de fond coloré, leur vœu est exaucé pour leur plus grand plaisir. Le plus drôle, c'est que nous en faisons également une pour le jeune qui nous accompagne, et lorsqu'il voit les précédentes photos réalisées de la dame du kiosque et de sa fille sur notre ordinateur, il s'exclame : ce sont ma mère et ma sœur!

Dès que nous avons fini les photos, les gardiens mettent les reliques sous clé et ferment la pièce. Si nous étions venus plus tard, nous n'aurions rien vu! Et sans notre guide, pas sûr non plus que nous nous soyons aventurés dans cette petite pièce à l'écart.

Dans le bâtiment d'à côté, plus récent, trône fièrement une belle statue de Bouddha, protégée par une vitre et répondant au nom de Sanda Muni. Elle aurait été fabriquée avec les restes du métal utilisé pour le fameux et vénéré bouddha Mahamuni (qui provient de cette région mais repose désormais à Mandalay). C'est pour cette raison que ce temple porte aussi le nom de kyaung Sanda Muni Phara Gri.
La statue aurait été recouverte de ciment lors de la colonisation britannique, pour éviter que les soldats ne s'en emparent. Puis tomba dans l'oubli jusqu'en 1988, lorsqu'un morceau de ciment s'est détaché, dévoilant la statue en métal cachée dessous!

kyaung Sanda Muni Phara Gri, cours pour les moines

A la fin de la visite, nous passons encore devant l'école des moines, toujours aussi souriants et photogéniques (et studieux, on l'espère!). 



Nous rencontrons aussi une touriste française qui quitte Mrauk U le même jour que nous en bateau privé. Nous prenons le numéro de son guide, à rappeler le lendemain, car il se pourrait qu'il y ait des places pour nous aussi, ce qui serait bienvenu...

A l'hôtel Prince, on nous avait dit que nous pouvions sans autre revenir un soir pour le souper, si l'envie nous en prenait. Comme la nourriture était excellente et l'ambiance bien plus chaleureuse qu'au Princess resort, nous passons y faire une réservation pour le soir même.


Mais auparavant, il y a un autre coucher de soleil sur les brumes de la ville! Nous nous retrouvons cette fois près de deux stupas, sur un promontoire facilement accessible depuis la plaine. Après quelques instants, trois jeunes filles débarquent, accompagnées d'un petit garçon qui a l'air de nous connaître (il a dû nous voir un des jours précédents) et de savoir que nous offrons des photos. En effet, ces quatre petits comiques se mettent en scène devant nous et réclament des photos. Nous leur en imprimons bien volontiers, mais lorsque d'autres groupes d'enfants arrivent depuis le village, nous sommes obligés de fermer boutique, car nous ne pourrons pas contenter tout le monde!  


Le coucher du soleil est splendide avec un avant-plan où se hérissent les pointes des stupas couvrant les collines environnantes.

Soleil couchant sur les temples depuis un stupa à Mrauk-U

Au Prince, nous dégustons un merveilleux poulet et ses garnitures toujours savoureuses en faisant connaissance avec les nombreux nouveaux arrivés. Nous pouvons même réserver deux places sur un bateau privé pour Sittwe lundi matin. L'horaire nous semble un peu juste par rapport à celui de la touriste française (qui part très tôt), mais le guide nous assure que le bateau est rapide car il a deux moteurs et que nous serons à l'aéroport à temps, le trajet ne prenant que 4 heures. Au moins, nous avons deux places, cela nous évite de nous retrouver sans moyen de transport la veille du départ.

La perspective de nous casser une nouvelle fois dos et coccyx nous semblant trop décourageante, nous mettons nos vélos dans un tuk tuk pour le retour! Un peu plus lent, mais nettement plus confortable!

1 commentaire:

  1. Excellent voyage reportage comme on les aime. Avec encore ce coup-ci, de jolies photos de la vie courante de ce pays. Souvent les gens font des vues de stupas et autres monuments en oubliant le vécu des habitants avec présentation de leurs repas à eux et de leurs façons de vivre tout court ce qui m'intéresse moi perso. Pour un premier contact de ce voyage au Myanmar, quoi demander de plus. Bonne route et aventure.

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