samedi 11 janvier 2014

140103 Merveilles ferroviaires (En train de Mandalay à Hsipaw)


Réveil indécemment tôt, car notre train est supposé partir à 4h du matin pour un long périple d'environ 10 heures. Notre lunchbox sous le bras, nous rejoignons la gare de Mandalay et sommes aiguillés vers le bon quai par notre chauffeur de taxi. Vu le réveil tôt, aussi pour le chauffeur, il en profite pour nous demander le double du prix habituel, pas envie de négocier, il a été très efficace et sympa hier.



Il ne faut pas longtemps pour que notre train n'entre lentement en gare. Nos places sont réservées, mais une fois que le convoi est arrêté, c'est un peu la foire d'empoigne : les gens entrent aussi bien par les portes que par les fenêtres, et emmènent avec eux des quantités inouïes de marchandises, cabas, sacs de riz, corbeilles de tomates et bien d'autres encore. Résultat : le wagon dépasse largement le stade où le mot "bondé" est encore approprié! Les gens sont assis dans le couloir central, plus ou moins les uns sur les autres, ou sur les sacs et affaires disséminés un peu partout. En ce qui nous concerne, nous sommes installés en face d'une jeune fille et d'une vieille dame qui doit transporter la moitié de sa maison avec elle. Nous avons tout juste assez de place pour que nos pieds touchent le sol, mais tout mouvement supplémentaire semble compromis. Nous redoutons une journée interminable et particulièrement inconfortable... Le contrôleur lui-même semble surpris de nous voir en classe ordinaire!


Mis à part un couple d'occidentaux, nous sommes les seuls touristes dans ce wagon. Vers 4h30, soit avec une petite demi-heure de retard, le train démarre fort jusqu'à 40 km/h mais atteint très vite sa vitesse de croisière, qui doit plafonner à 20 km/h! La distance qui nous sépare de Hsipaw n'est que de 206 kilomètres, mais dans ces conditions, cela semble le bout du monde.


Les arrêts sont nombreux, et de nombreux vendeurs de nourritures en profitent pour proposer diverses victuailles aux passagers.




Alors que le jour arrive tout doucement, nous entamons une lente montée en zigzags vers les hauts plateaux. La locomotive tire et pousse alternativement le convoi à chaque changement de sens. De cette façon, nous atteignons rapidement une certaine altitude.
Première halte d'une certaine importance à Pyin Oo Lwin, station d'altitude fondée à la fin du 19ème siècle par les Britanniques qui désiraient fuir la chaleur estivale de Mandalay. Des wagons sont ajoutés à notre convoi, et un certain nombre de touristes attendent pour embarquer (en classe supérieure, bien évidemment).




Nous arrivons à nous installer un peu plus confortablement en attachant l'un de nos sacs sous le porte-bagages. Et nous sommes également équipés d'un accessoire qui va considérablement augmenter notre confort : de petits coussins gonflables qui amenuisent la dureté des bancs en bois et des suspension du train qui partent souvent en butée basse, impressionnant!


Étrangement, le temps passe plutôt rapidement et calvaire redouté n'a pas lieu. Bien au contraire, une vraie tranche de vie birmane qui s'offre à nous dans ce compartiment. Les gens discutent, mangent, fument, s'échangent les places. C'est particulièrement vivant, et en fort contraste avec le wagon suivant, où les touristes sont à moitié endormis avachis dans leurs sièges en tissu. Nous sommes donc finalement ravis d'avoir dû prendre des billets en classe ordinaire. Et le meilleur est à venir : les gens se sont laissés photographier avec plus ou moins d'enthousiasme, mais ils sont tout étonnés lorsque nous sortons l'imprimante pour leur remettre leur portrait version papier! Cela en pousse même d'autres à demander d'être pris en photo dont une famille pour recevoir à leur tour un cliché. Un superbe moment de partage et de magnifiques échanges de sourires et franches rigolades lorsqu'ils se passent les photos! 


Nous sympathisons également avec les deux autres touristes, des Allemands qui voyagent en Asie pendant environ 14 mois.



L'un des points forts du trajet est le franchissement du pont de Gokteik. Construit par les Britanniques en 1901, il demeure le plus long pont du Myanmar. Rénové dans les années 90, il doit tout de même être traversé à faible vitesse et, selon le guide de voyage, fait malgré tout entendre de sinistres craquements lorsque le train passe. Nous n'avons rien entendu, mais le passage au dessus d'un profond canyon était assez impressionnant! Avec même la possibilité de quelques photos depuis la locomotive, ce qui n'est normalement pas permis sur un ouvrage "stratégique". Un beau moment que d'avoir eu ce privilège.




Peu après, nous croisons le train qui fait le trajet en direction de Mandalay. Les pauvres voyageurs ont dû pas mal attendre, car notre train a déjà une heure de retard sur l'horaire normal, semble-t-il.


Au fur et à mesure, des passagers descendent et ne sont pas remplacés par d'autres, ce qui fait que la place disponible augmente peu à peu. Grâce à nos coussins, nous ne sommes pas démolis par l'inconfort des sièges, ni par les cahots incessants du train, qui va bien souvent à la limite des suspensions! Il faut même parfois surveiller nos valises afin qu'elles ne tombent pas sur d'autres passagers en raison des mouvements du train. La jeune fille qui nous faisait face au début et qui a changé de place en cours de trajet a même reçu sur la tête un énorme sac qui a été brusquement projeté hors du porte-bagages.


La classe supérieure, "upper class" où la proportion touristes-locaux s'inverse. Ils ont l'air de s'ennuyer un peu, alors que nous passons un moment formidable! A chaque arrêt, ils sortent de leur wagon mitrailler les vendeurs et passagers locaux par la fenêtre, une scène un peu ridicule.


Notre wagon s'est bien libéré, au départ de Mandalay, il n'était plus possible d'ouvrir les portes à cette extrémité du wagon.


Nous arrivons finalement en gare de Hsipaw à 16h, soit après un voyage qui aura duré 11h30! Et pourtant, cela n'a pas semblé long du tout. Ce fut une expérience véritablement magique qui nous aura permis de vivre avec des locaux pendant une demi-journée. La distribution des photos était un autre grand moment. Grâce à cela, certains passagers voulaient nous offrir à boire pendant les arrêts en gare, et l'un d'eux nous a même acheté de succulents gâteaux sucrés chinois pour nous remercier d'avoir immortalisé sa famille.


C'est presque à regret que quittons ces gens. Mais une bonne douche et un lit confortable sont tout de même une perspective assez alléchante. Un tricycle nous emmène à notre hôtel après un long trajet pour une si petite ville. Il faut dire que l'établissement est situé tout près du centre, mais de l'autre côté du fleuve, ce qui impose un long détour pour traverser le seul pont. Heureusement à l'hôtel, un service de barques est disponible jusqu'à la tombée de la nuit.


Hôtel quasiment neuf, d'ailleurs certaines parties ne sont pas terminées. Chambres charmantes et bien équipées, mais une certaine fraîcheur et humidité. Il faut dire que nous sommes en altitude, et près d'un fleuve. Tout de même, nous sommes un peu étonnés que le restaurant soit une terrasse couverte, mais ouverte sur les côtés, nous obligeant à manger en étant chaudement habillés!

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Sympa votre aventure, je suis aussi sur le point de partir pour la birmanie.
    Je voulais savoir si on peut retirer de l'argent en Birmanie ou bien vaut-il mieux changer des dollars?
    Merci

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    1. Salut. Merci, il ne faut pas compter sur les atm, en panne ou sans argent.Prendre du cash en $ est le mieux, étonnamment mieux des billets de 100 $ se changent à un meilleur taux soit 983k pour 1 $ au lieu de 970k. Dans les hôtels le taux est très défavorable à 900k. Toujours intéressant dans les aéroports. Réponse tardive car a MraukU il n'y a aucune connexion internet. Bon voyage!

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